

Franck Schweitzer
Aka ZAMA alias Franck Schweitzer - acteur du son
L’univers d'Aka Zama est peuplé de géants paresseux, de prophètes oubliés, de grands singes lumineux, de plates-formes archaïques, de fossiles aux formes hybrides et autres ascenseurs psychiques.
Guidé quelques fois par son inconscient, d’autres fois par le trickster, il fait naître une autre histoire que vous pourrez entendre sans les yeux, juste avec les oreilles. Un son gazeux et sinueux qui emprunte aux cultures anciennes et au monde scientifique. En concert, ses performances s’organisent autour de vidéos qu’il réalise, de musiciens acoustiques, électroniques ou électriques, bandes-sons et tables d’effets.

Passage de la boule chauve
Pour se rendre à l’Institut, il accomplissait toujours le même trajet. Arrivé au milieu du grand pont, il passait un long moment à observer le flux toujours changeant du Malanga.
Dans son esprit, les rumeurs du fleuve se transformaient en théorèmes insensés, le transportant dans un monde abstrait dont lui seul avait la clef. Il sortait de cette contemplation, léger, l’âme en paix, puis il reprenait son chemin.
Passé la fonderie de cloches, il se dirigea vers l’Octopus pour entendre le sermon de l’Inquisiteur sans lèvres. Il fallait toujours se prémunir du qu'en-dira-t-on en suivant scrupuleusement l’office. Déjà, la nuit tombait, l’Inquisiteur dans une diatribe contre le port de la moustache et la nouvelle mode des perruques fût particulièrement incisif. Ainsi, il devrait au plus vite raser sa moustache, tous les bénéfices de sa méditation en furent anéantis.
Au sortir de l’Octopus, il avait besoin de retrouver son calme, il décida de se rendre à Collège Saint-Esprit, un quartier qu’il ne connaissait pas. Il déambulait sous la clarté lunaire. Attentif aux noms des rues, il fut particulièrement interpellé par celui-ci : Passage de la Boule chauve.
— Drôle de nom… Boule chauve ?
C’était une rue très calme, dans l’air flottaient des odeurs de cuisine, d’épices et d’encens bon marché. Les passants discrets, d’aspect singulier, semblaient l’ignorer, comme s’il eût été transparent. Quelque chose vibrait dans ses tympans, à peine perceptible, vrombissant... infra-basse.
Il déambulait sans but, cette rue n’en finissait pas. Pour un passage, il était bien long, pensa-t-il.
Il aperçut un bâtiment dont les murs barraient de part en part la chaussé.
Une impasse,… drôle de passage, pensa-t-il.
En néon, sur la façade, était inscrit : Transcendental Sound system - DJ Lomobu
Une ritournelle s’infiltrait par les talons ; les basses vibraient dans ses entrailles. À l’entrée, quelques silhouettes ondulantes disparaissaient derrière une tenture verte, jaune et rouge.

L'Occhio Cubista
Cela faisait plus d’un mois que Leïla me harcelait.
« Tu verras c’est vraiment cool… sors de ton trou pour une fois...ça va te plaire j’en suis sûr »
Leïla Shalom travaillait comme pigiste, en dehors de ce gagne- pain elle écumait les bars, les clubs interlopes et les boîtes déjantés en vue d’éditer son guide : Secrets bien gardés.
L’endroit était situé un peu à l’écart de la ville sur la petite route pittoresque menant à l’observatoire. Au fond d’une impasse un néon rouge fluorescent annonçait la couleur : La Canzone di Pinocchio. À l’entrée la videuse portait à la ceinture un Tazer à pois rouge assorti à son T-shirt. D’un clin d’œil elle m’indiqua dans la pénombre une lourde porte, Leïla me saisit par le bras pour me guider vers les profondeurs... à regret je la suivis. Nous avancions dans ce corridor, une vapeur odorante s’élevait du sol : Mélange de santal et de fleur d’oranger.
La propriétaire Madame Numbi avait admirablement remanié les sous- sols de cette ancienne station thermale où plusieurs bassins recevaient l’eau chaude de la source. Dès notre arrivé, je me sentis plus à l’aise... nous nous trouvions dans une grande serre dont le plafond entièrement vitré s’ouvrait sur le firmament. Il exhalait des plantes exotiques un brassage enivrant.
Confortablement installé dans une chaise longue, je jetais un coup d’oeil sur le programme :
La couverture représentait un Pinocchio désuet en smoking, son long nez servant de corde à linge.
Lundi 10: Le voyageur invisible de Marcial Witt (Ventriloque & Ondes Martenot)
Mardi 11 : Oracle (Causerie avec le professeur woolf)
Samedi 15 : Bain parfumé - cognac et jeu d’osselets
Lundi 17 : L’invité surprise (Hologramme)
Jeudi 20 : L'occhio cubista (Concert – Aka Zama)



Raga Machine RAGA MACHINE / 4 tracks / ZAMA 2013
Franck Schweitzer proposes free interpretations of indian Ragas, performed on machinery.
Throughout its evolution Zama/ Franck Schweitzer’s work tends towards a more pure form, always combining images and sounds, now video inclusions and animations allow more place to narration, even implied or guessed. It focuses on elements, if not hidden, at least which became less visible to most, while each of us carries them within himself and that is what resonates deeply into the listener.
The temporal dimension is thus found in live performances developed in the manner of rituals and on records that keep consistency and spontaneity.
Indian classical music accompanies him since a long time and it was logical that Zama grabs the form of the raga with his passionate, respectful but also modern and iconoclastic approach, free to take liberties with the pure tradition. This theme, the confrontation of technologic forms with ancient forms, of mythologies from the past with those of the present , finds in » Raga Machine » a natural extension , intriguing and seductive as the beautiful album cover.
"Raga Nervous" (de Franck Schweitzer). Alors voilà une nouveauté, l'audace et la sensibilité très intelligemment entremêlés. Entre traitements électroniques et inspiration des respirations Indiennes, Franck Schweitzer ouvre soudain avec force et inventivité les perspectives aux guitares et aux rythmiques agiles et enivrantes. Il faut entendre cette combinaison ébouriffante pour comprendre que des chemins originaux et passionnants peuvent encore exister, peuvent encore se laisser parcourir. Car on assiste là pendant 13 minutes et 14 secondes à une véritable histoire remplie de curiosités. Un kaléidoscope sonique. Tabla trituré, bourdon démantibulé, sons exacerbés, des échos des ruptures greffés, ici des hétérogénéités imprévisibles et joliment insensées, là des froissements, des roulements, des éclats des échappées folles et échevelées, partout des mécanos acoustiques absolument fascinants par leur incongruité et leur cohérence (c'est ce paradoxe qui est très réussit), tout un itinéraire cheveux au vent construit comme un râga, pensé comme depuis toujours mais totalement habité par les matières de nos jours et de nos nouvelles possibilités numériques. Et quelle musique. Et quel plaisir. Et quelle joie dans ces trouvailles. Jeunesse d'esprit et de corps, l'acoustique aussi savante qu'adolescente. C'est cela oui, une épopée sonore qui se joue des codes avec une grande connaissance et une soif enthousiasmante.
Antoine Arlot


Cicadatra atra / 9 tracks / ZAMA 2010
Au fond d’une gorge étroite et sinueuse, se cache un temple-citerne en forme d’entonnoir.
De là, nous parviennent les bribes sonores d’un rituel étrange.
Au fil du son, une architecture se dessine où chaque édifice d’une cité fantasmée est sous entendu par la profondeur de sa réverbération.

Retour à Torga Opy / 15 tracks / ZAMA 2008
Le flux des vélos semble tari et avec lui le chant des sonnettes a disparu.
L’Inde dravidienne est en pleine mutation.
Les textures évolutives s’articulent sur un drone constant, cette nappe diffuse ses clusters harmoniques à la manière du tampura, contre balancée par un phrasé inattendu, mélange de psycho-jazz, de collages improvisés, séquences poly-rythmiques et autres tablas électriques.
La métamorphose de Torga Opy s’opère….
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Retromobilis / 15 tracks / ZAMA 2001
« Intégrant le vert tendre des cultures, l’ambre de la savane, la couleur de terre de la peau, l’incandescence du feu et le bleu flou du ciel qu’il imagine, Franck Schweitzer ordonne ses emprunts au jazz cérébral, à la drum & bass brumeuse et à la trance africaine. Balafon et boites à rythmes, bougarabou et instruments à vent, son univers navigue entre beats ancestraux et bois amer, entre sonorités expérimentales et bandes sons contemplatives. Proche de certains travaux de Jansen & Barbieri (ex Japan), on pourrait imaginer avec Franck, les rencontres de Ian Simmons et Jamie Lidell, de Transglobal Underground et de Pierre Bastien. Un très bel album. »
TRAX Magazine (L.Guerel) 2003
« Toujours hanté par quelques malicieux esprit post industriels et aujourd’hui convertie aux vertus pacificatrices des musiques du monde, la scène ambient rituelle est plus vivace que jamais. Parmi ses jeunes représentants, il faut à présent compter sur ZAMA, percussioniste français ayant succombé aux tentations de l’ ethno sampling ». Sur son album » Retromobilis », ce pensionnaire du label Alimentic records nous livre un carnet de routes imaginaires, compte rendu d’un voyage voluptueux entre Afrique, Perse et Indonesie. Une production apaisante et intemporelle quelque part entre Mo Boma et Pablo’s Eyes qui n’aurait pas dépareillé dans la collection Made to Mesure. »
OCTOPUS 2001
«... Retromobilis van de formatie Zama dit is het geesteskind van Franck Schweitzer, die een soort Afrikannse ambient maakt zowel het instrumentarium, de samples als ritmes zijn doordrongen van elementen uit dit gehele continent. Samen met gasten als Raëfa, El Hadji sow en Bakari Diediou scheppen ze een duister, tribaal geheel dat het meest doet denken aan een hybride van Musci & Venosta, Eno, Loren Nereel. Wereplatt ! »
(jwb) Gonzo Circus 2001